Des nouvelles de l'absent
Voilà...cela fait plusieurs semaines qu'il est parti
Par sécurité, par pudeur un peu, je n'ai pas dévoilé son jour de départ.
Il est arrivé à peu près au tiers de sa mission. Dans quelques jours, nous en saurons un peu plus sur son retour.
Ecourté ou non, il nous reste encore quelques mois à tenir tous les quatre.
Là-bas, la vie se passe avec plus ou moins d'anicroches avec les insurgés. Je ne sais pas s'il me dit tout, s'il me décrit tout. On n'a pas besoin de s'inquiéter plus que de raison.
Les dernières semaines avec lui et les premières semaines sans lui ont été difficiies. Sommeil hâché, insomnie, surmenage, paperasses, j'ai eu du mal à trouver le moyen de me détendre.
C'est arrivé petit à petit, l'habitude de l'absence aidant.
Même si beaucoup parmi mon entourage me trouve fatiguée, je tiens moralement, psychiquement...Le corps n'accepte peut-être pas tout ce que je lui demande mais il est bien obligé de faire avec...et moi de l'écouter un peu quand même.
Sur le plan des communications, elles marchent assez bien (sauf skype pour cause de débit insuffisant, ou bien en mode "chat"). Mails, téléphones inter-armées, portables, courrier et colis passent sans problème.
Depuis quelques jours, il peut même être appelé depuis la France pour les non-militaires. Cela est plus confortable même pour moi car je peux l'appeler en rentrant du travail. Je ne suis pas obligée d'écourter nos conversations pour voir un patient ou filer récupérer les filles.
Dimanche dernier, pour la première fois depuis son départ, Grande Chocolatine a parlé à son papa au téléphone. Est-ce les mots que j'ai employés la veille, des mots pour la rassurer, pour lui dire qu'on s'aimerait toujours, que Papa nous aime toujours, qui ont été efficaces?
Je ne sais.
En tout cas, le téléphone est devenu objet de jalousie entre les deux soeurs.
Demoiselle Petite C est d'une grande écoute et d'une conversation très "particulière".