Nos petites vies...

Publié le par Un macaron, une glace, trois chocolatines

C. a 14 ans. Sa maman est maniaco-dépressive. Elle a un grand frêre qui a des gestes violents envers elle. Son papa, alcoolique, a porté des coups de couteau dans le ventre de sa mère lorsqu'elle était enceinte. Ils ont divorcé. Il n'a plus d'autorité parentale.
C. a fugué dernièrement. Elle est alors allé visiter le Louvre.
Aujourd'hui elle a appelé les pompiers. Elle n'en peut plus des disputes quotidiennes entre sa mère, son frêre et elle.

Dans le service, elle est effacée. Elle semble vouloir se faire plus petite qu'une souris. Lorsqu'on lui parle, elle répond avec une petite voix mais avec douceur. Elle s'ouvre à nous lorsqu'on admire son coup de crayon, ses dessins japonais qu'elle effectue avec un talent prometteur.
Elle rêve cette petite du Japon. Elle veut aller là bas pour apprendre à dessiner les mangas.

 


T. est une toute petite de 4 ans qui aime beaucoup dessiner. Elle n'a plus de cheveux sur la tête atteinte d'une maladie du sang qui se traite par chimiothérapie. Elle est restée 3 semaines pour tout le temps que ses globules blancs remontent et qu'elle ne fasse plus de fièvre.
Toute fière, elle a fêté son anniversaire à l'hopital et a enfilé pour nous le costume de Peau d'Ane qu'elle a reçu en cadeau. Une robe de soleil toute dorée avec mules et manteau assortis. Depuis, elle a rejoint mes nombreuses photos sur mon téléphone portable.

 



A. a 14 mois. Sur le plan staturo-pondéral et son développement psychomoteur, elle a plutôt 10 mois. Toute maigrelette, grâce à la sonde, elle a repris du poids. Mais sa maman n'arrive pas à lui faire accepter autre chose que le sein.
Les recherches sur sa perte de poids ont juste trouvé une intolérance aux protéines de lait de vache.
Ca fait déjà un mois qu'elle est là. Et son séjour promet d'être encore long...

 



I. lui a 3 ans. Son papa dit qu'il a été brûlé par du thé lorsqu'il avait 9 mois. Il était alors resté un mois à l'hopital. Mais son papa a arrêté la kiné parce qu"il en avait marre" et le vêtement de contention qu'on porte pour assouplir la peau et éviter les rétractions parce qu"il ne faisait plus rien à la maison". Aujourd'hui, il veut faire sortir son fils contre avis médical pour que la maman rentre à la maison s'occuper des deux autres.
Le papa de I. me dit qu'il veut une famille nombreuse. Mais les faits montrent qu'il ne gère pas deux enfants à la maison et qu'il néglige les soins à apporter. Le doute persiste...

 



Z. lui est là depuis plus de six mois. Il est atteint aussi d'une maladie grave du sang. Il a 22 mois et c'est un vrai trublion. Sa maman vient rarement le voir. Elle habite à 30 km. C'est triste...

 

 



Beaucoup d'enfants passent. Certains sont très entourés, d'autres laissés aux bons soins des soignants sans visite des parents.

En pédiatrie, on relativise beaucoup. Finalement être parents, ce n'est pas évident pour tout le monde et ça s'apprend...

Mais la présence compte tellement pour un enfant. Et l'attention qu'on leur porte...

Publié dans Docteur Chocolatine

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E
Bravo pour ton courage, le travail en pédiatrie est loin d'être facile, pour ma part je ne supporte d'être confrontée à la maladie d'un enfant
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