Une histoire comme une autre?

Publié le

Mal au ventre, douleur...une jeune femme se présente aux urgences. L'interne, peu inquiète, demande un test de grossesse.
Celui-ci revient positif. BêtaHCG à 730. Date de conception : quelques jours...

Il nous l'adresse pour avis. Avis?

Dans les antécédents, épilepsie, 3 tentatives de suicide, un copain, pas de travail, en formation pour...?

On lui dit : '"On va voir où se trouve la grossesse".
"De toute façon, j'en veux pas. Je veux avorter".
Oui, mais avant, il faut savoir si ce bébé (j'insiste, oui je sais !) est bien placé. Ensuite on verra...

L'échographie ne donne rien. Bien sur, le taux de bêta HCG est trop bas.

Je lui réexplique : "bébé pas encore vu, s'assurer qu'il est bien placé et patati et patata". " Oui, mais j'veux avorter".

Alors , je reprends : "décision importante, réfléchir, votre ami est-il au courant? , accouchement sous X".
Réponse " Je fais ce que je veux. Ca ne le regarde pas".
L'envie me démange de lui dire "c'est son bébé aussi !".

On voit tant de femmes qui voudraient bien garder l'enfant qui s'en va que, lorsqu'il y a en a une qui, au nom du "je fais ce que je veux" refuse la Vie, il y a des mots qui sont retenus mais ne demandent qu'à fuser lors de cette dure conversation.

Est ce que je m'en lave les mains?
L'information a été donnée : elle a le choix.
Elle peut acccoucher sous X, elle peut garder son enfant jusqu'à la fin, elle peut être aidée autrement que par cette solution radicale qui n'en est pas une.

Le débat peut se faire devant ses antécédents, "l'accident de préservatif" ( trois semaines auparavant, ce qui ne "colle pas").

Et puis non ! Le débat ne peut pas se faire. C'est de la Vie dont on parle, d'une vie qui est refusée par la propre mère et qui refuse que le père intervienne.
Où est donc la liberté là dedans? Le père, point de parole ! La mère ne "veut pas savoir" l'air absent et fermée aux autres propositions que je lui énonce.

Et ma liberté là dedans? Je lui ai fait l'écho pour m'occuper de sa grossesse. Pour le reste, je n'ai pu que lui dire qu'elle avait d'autres choix, d'autres solutions, qu'elle devait réfléchir.
Aurais je du être plus brutale et dire ce que je pense réellement en mon âme et conscience?

Que le Seigneur lui pardonne dans sa très grande miséricorde et accueille en ses bras divins ce tout-petit !


Publié dans Vivre en chrétien

Commenter cet article