Encore une inter, ça vous tente ?
C'était la semaine dernière. Bien sûr, comme régulièrement, j'étais d'astreinte SecMar ( Secours Maritimes ).
Dormir avec le bip, courir avec le bip, faire les courses avec le bip, se doucher avec le bip, bref, l'avoir comme l'anneau de Frodon durant une semaine, ça ne me gène pas tant que ça. Sauf quand il se met à sonner
Bien sûr, le pire (?) c'est quand il sonne à l'heure la plus sombre de la nuit, c'est à dire
2 heures du matin !
La sonnerie est plutôt forte et jazzy (car il faut me réveiller) et assez reconnaissable.
Moi, je commence sérieusement à la détester.
Bref, je me retrouve, un peu dans les vapes, assise encore dans mon lit, à écouter le CROSS me raconter la hauteur du ferry, sa localisation, le vent et caetera...
et le médecin qui est en moi se réveille : "je m'en moque, passez moi le régulateur du SAMU".
Ca y est, un peu plus d'éléments me sont donnés : c'est une dame de 64 ans, brittanique de surcroit, qui présente une douleur thoracique avec un électrocardiogramme anormal.
Une suspicion forte d'infarctus du myocarde en somme !
Je réveille mon pauvre infirmier avec une voix agréable et dynamique. Je prends la voiture, mon laisser-passer d'une main, le coca zéro (pour ma dose de caféine) de l'autre. J'essaye de ne pas foncer car je ne suis pas sure que je pourrai dépasser les limitations de vitesse même dans le cadre de l'urgence.
Et surtout j'aimerais bien rester en vie pour aller secourir mon patient.
Hop, direction la DZ (Drop Zone) après l'habillage dans ma tenue toute verte. On décolle infirmier, plongeur, pilote,co-pilote et mécanicien... et en 10 minutes, arrivée sur le ferry.
Je prends en charge la patiente, on la conditionne, on l'emballe pour la ramener à l'hôpital le plus proche.
Tout s'est bien passé, c'était bien un infarctus.
Ca a été dur le lendemain, par contre, de retourner au travail...
J'en profite, puisque je ne l'ai pas écrit hier, mais
BONNE FETE AUSSI A LA NOUNOU DE MES PRINCESSES !!!
sans qui j'irai moins facilement au travail le matin, sans qui assurer les astreintes relèveraient du parcours du combattant, sans qui certains pépins de la vie quotidienne ne seraient pas résolus, sans qui finalement, ma vie serait un peu plus compliquée.
Une dame en or ( et son mari aussi ) qui, tous les jours, sont un soutien pour moi et une source de tendresse pour mes filles.