Burn-out, mère épuisée, syndrôme d'épuisement maternel, attention danger
Trop de fois, j'ai entendu "je sais pas comment vous faîtes", "vous êtes admirable", "quel dévouement", "quel courage", "trois filles et médecin..."
Tout d'abord, il faut bien réaliser que les apparences sont trompeuses, que tout n'est pas rose tous les jours et que, moi aussi, j'ai eu ma période "au bout du rouleau". Dure période de la vie où beaucoup des mes amies et de mes patientes mamans semblent être passées aussi.
Je n'ai pas de secret, je suis comme tout le monde. Après quelques années prises dans le quotidien effrené, je suis revenue à ce qui nourrissait mon âme depuis toujours.
Je mets de l'amour ou de la passion dans ce que je fais dans ma vie. Je ne me lève plus par automatisme mais par envie de faire des choses belles chaque jour, d'apprendre quelque chose de nouveau, ou de voir quelque chose de beau.
Je prends conscience des instants précieux, je les imprime dès que je les vis dans ma petite mémoire.
Un jour, j'ai dit à un patient " Donnez vous des moments heureux, ils vous aideront à surmonter les difficiles". Oui ce sont ces moments là qui vont vous soutenir le jour où tout sera sombre.
Je ne suis pas philosophe, je suis juste maman de trois enfants prise moi aussi par le quotidien (courses, ménage, devoirs, transport et...boulot), un quotidien qui voit aussi l'absence du papa de temps en temps pour des départs en mission de plusieurs mois, un quotidien où je dois demander de l'aide pour ne pas tout faire toute seule.
J'accueille le présent, je prends les bons moments du passé et je garde les blessures comme des souvenirs de ce que j'ai vécu, je vois le futur comme une promesse.
J'arrête de regretter.
On fait ce qu'on peut. Apprendre à se pardonner, c'est un grand pas.
Pourquoi le burn-out? Pourquoi nous sommes pour la plupart d'entre nous un moment à un autre épuisées?
Est ce que c'est parce que nous n'arrivons pas à choisir entre nos envies profondes et ce que la société veut de nous? Est ce que c'est parce que nous ne voulons pas abandonner cette image de mère/femme parfaite que l'on voudrait nous coller sur le front? Est ce parce que, malgré les apparences, nous nous sentons étouffées dans ces exigences qui ne viennent pas de nous?
Peut-être serions nous plus épanouies si nous abandonnions justement l'idée d'être la femme idéale? Si nous nous disions "Moi d'abord"...
Je ne conseille pas de tout laisser tomber, de ne plus s'occuper du mari et des enfants (sauf cas grave) mais de nous ménager une vie intérieure, une vie riche, qui nous ressource. En somme "ma paix intérieure en priorité"...
Pour moi, ça a été la lecture et la prière. Ce peut-être autre chose pour quelqu'un d'autre, un moment calme, où nous ne sommes pas dans l'action mais dans l'être, dans le "je vis" et non le "j'agis".
Etre dans la vie, ce n'est pas agir, maîtriser, être actif (dans tous les sens du terme même économique). Ce n'est pas être multi-tâches, accaparée physiquement par tout le monde parce qu'ils ont l'habitude que l'on soit disponible pour eux 24h sur 24.
Soyez disponible sans devoir mais avec votre coeur.
Etre dans la vie, c'est vivre vraiment, prendre l'instant avec un sourire, en ouvrant ses oreilles et son coeur
Soyez bons envers les autres, souriez...la bonté, c'est comme un boomerang, elle vous reviendra en pleine face et vous rayonnerez encore plus.
N'ayez pas peur de témoigner de ce qui vous fait vivre, n'ayez pas peur d'aimer. Que vous soyez croyants ou non, votre vie en sera plus belle encore
Lorsque vraiment vous êtes fatiguée, épuisée, que la vaisselle s'amoncelle, que les vêtements sont en désordre, les cartables pas prêts, posez vous, fermez les yeux et remémorez vous ce qu'Albert Camus disait :
"Je ne connais qu'un seul devoir : c'est celui d'aimer".
Faîtes vous confiance, ne vous sous-estimez pas. Et ne vous dîtes pas quand vous ressentez que cela vous fatigue/stresse/énerve, "je ferai ça toute seule comme une grande".
Priorisez dans votre journée/ votre semaine/ votre week-end.
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Qu'est ce qui est le plus important? Qu'est ce que je peux faire pendant la semaine? Qu'est ce qui m'épuise si je le fais pendant la semaine?
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Qu'est ce qui me fait du bien? Qu'est ce qui fait du bien à mes enfants ou mon mari? Est ce que c'est compatible avec notre vie familiale?
Triez...et gardez le plus important. Ne prenez pas tout si vous ne le pouvez pas...
En choisissant ce que vous décidez de faire, vous le ferez encore mieux. Une maman n'a pas un réservoir de forces infini. Superwoman n'existe, supermummy non plus.
Déculpabilisez : vous êtes un être humain, vous avez le droit de ne pas être au mieux de votre forme, d'être fatiguée ou grognon. Oui, c'est vrai. Vous avez le droit d'avoir des passages à vide, des moments où vous avez besoin de vous poser.
Et si vous êtes épuisée, tirez la sonnette d'alarme. Vous êtes un des piliers de la santé de la famille. Il faut prendre soin de vous également.
Burn-out des mamans, ne passons pas à côté !
Bonne fin de vacances à tous ... et toutes !