L'enfant est un être extra-ordinaire et fragile
Non, je ne parlerai pas de mes trois chocolatines...mais d'un texte qui sort de mon coeur après avoir lu, les larmes aux yeux,le supplice de la petite Marina (attention, personnes sensibles s'abstenir), décédée sous les coups de ceux qui l'ont enfanté.
Je me dis bien "ceux qui l'ont enfanté" car "être parents" demande amour, éducation, accueil, tolérance, calins, jeux...choses que Marina n'a jamais connu avec ces deux adultes.
L'enfant est en effet un être à part, un adulte en construction, avec ses pensées, son intelligence, sa très grande soif d'apprendre, son besoin d'amour et de tendresse.
L'enfant est un être qui a besoin de nous, adultes, pour grandir, qui a besoin qu'on le protège et qu'on lui donne des armes pour se protéger lui-même quand nous ne sommes pas là et quand nous ne serons plus là.
L'enfant est un être qui aime, qui pardonne, qui déteste ... plus que nous. Avec transparence et honnêteté.
Il nous imite en tout. Si vous mentez, il sera menteur. Si vous volez, il volera. Si vous tapez, il tapera...
Pas forcément à l'instant t (combien me diront que leurs enfants mentent, volent, tapent..? Ce sont les "tests" d'apprentissage, passagers) ... mais plus tard, quand ils seront adultes.
L'exemple que vous leur donnez est LA référence pour grandir, SA référence.
La petite Marina avait toujours été battue. Lorsqu'on lit le récit de sa dernière journée, on sent une enfant désorientée, qui n'a pas pu grandir parce qu'on ne l'a jamais aimé, qui n'a pas pu se défendre parce qu'elle pensait que c'était normal.
Elle a vécu le martyre. La première chose qui m'est venue, tout de suite, c'est de demander à Dieu de bien la choyer, que j'étais sûre qu'Il lui avait gardé une place tout à côté de Lui parce que, sur Terre, elle avait vécu l'enfer.
Quand vous avez un tout-petit dans les bras, dès le début, il réclame des calins, de la chaleur. Il veut être bercé, lavé, nourri et regardé.
On dit (mais ce n'est pas une légende) que, si un nourrisson sent que sa mère ne l'aime pas (je pense aux mamans atteintes de dépression postpartum sévère), il peut se laisser mourir.
Dès un mois, l'enfant vous regarde, il répond quand vous lui parlez, il sourit et continue de plus belle si vous répondez à son sourire. L'enfant a besoin de vous pour grandir, pour être lui-même et pour être heureux.
Parents, vous avez le devoir d'aimer tous les enfants que vous cotoyez, de les éduquer (même si ce n'est pas les vôtres, une petite phrase peut suffire) et de porter attention à eux.
Dans l'article Polisse et l'outrage aux enfants et aux femmes , je vous avais dit que j'avais rencontré chez mes patients des cas anciens d'abus sexuels. En ce qui concerne la maltraitance, il m'est arrivé d'en entendre parler...à demi-mot souvent.
Certains m'ont avoué être puni par exemple par privation de nourriture au point d'être maigre et de grossir aussitôt l'émancipation obtenue. La réponse m'était venue lorsque je posai la question d'une hausse subite de poids (d'un poids plutôt maigre à normale).
Et là, je ne comprends pas. Entre des parents très laxistes que l'on repère vite malheureusement et d'autres qui privent leurs enfants, n'y a t-il pas un guide naturel pour aider une société dans l'élévation (versus élevage) de ses petits? Une sorte de modération qu'on aurait perdue?
Ah si ! Ca se nomme AMOUR. Mais il paraît que c'est une valeur morale trop compliquée à comprendre...
Et pourtant, si quelqu'un de courageux avait croisé la route de Marina, n'aurait-il pas bravé les interdits pseudo-légaux pour la séparer des ses tortionnaires?
Je regrette que cela n'ait jamais eu lieu. Et j'espère qu'il n'y a pas d'autres petites Marina en France. Malheureusement, vu le monde de tarés dans lequel nous vivons, j'ai bien peur que si !