Ni pour, ni contre...le père Noël
Ce soir, "Il" va passer. Cette nuit, "Il" apportera des cadeaux à tous les enfants sages. En passant par la cheminée et accompagné de son renne Rudolf, "Il" fera sonner ses grelots et souhaitera "Joyeux Noël" à tous les enfants de ce monde.
"Il", ce bonhomme à barbe rouge et à l'air rassurant...le père Noël !
Depuis quelques années (peut-être depuis que j'ai moi-même des enfants), j'entends certains bons penseurs s'élever contre l'histoire du père Noël en argumentant qu'on ment aux enfants, qu'il est importé d'Amérique, qu'il est anti-chrétien etc etc....
De là, moi aussi, je me suis posé des questions. Est ce mentir? Faut-il passer par là? Comment concilier l'univers magique de l'enfant et l'esprit religieux de Noël?
Ce que j'écris n'est pas une référence, ce n'est certainement pas la meilleure façon d'éduquer ses enfants mais c'est uniquement les arguments qui m'ont fait adopter une attitude réservée envers ce gentil père Noël tout en acceptant qu'il soit présent dans l'imaginaire de mes enfants (mais pas dans le mien)
Ainsi, plusieurs réponses me sont venues au fil du temps :
L'enfant ne retient que ce dont on parle le plus à la maison. Il est certain que si tout son entourage familiel s'étend à loisir sur les agapes, les décorations, la pléthore de cadeaux sous le sapin, l'environnement consumériste de Noël, ce que retiendra l'enfant de Noël ne sera que l'aspect festif et non de partage.
Si vous rentrez dans son imaginaire en fournissant de multiples détails à l'histoire du père Noël, en insistant sur l'existence du père Noël, il va vous croire. Car vous dîtes la vérité.
Une amie m'avait dit, au moment où je me posai la question, que, même si toute sa famille n'en parlait pas du tout à la maison, son ainé y croyait dur comme fer car l'école, avec les histoires qu'on raconte au moment de Noël, lui avait fait croire à ce vieux bonhomme.
Or, l'enfant entre 3 et 6 ans, a besoin de rêver. Spontanément, il a peur des sorcières et du loup. Il rêve de princes, chevaliers, princesses et fées. Son imaginaire se construit à partir des contes séculaires (Cendrillon, le petit Chaperon Rouge, Barbe-Bleue, Blanche-Neige). C'est une étape normale de son développement. Si la chute est dure, s'il s'estime trahit, ne serait-ce pas parce qu'on est complètement rentré dans son imaginaire? Un jour ou l'autre, l'enfant lit, apprend à penser par lui-même et à utiliser d'autres sources d'informations que ses parents. Il découvre que ses parents ne sont pas parfaits et c'est une autre étape de séparation plus "intellectuelle" que les précédentes.
Quid donc du père Noël et de ses origines?
L'histoire dit qu'il résulte d'une déformation par la société américaine du Saint Nicolas Néerlandais. Il a d'ailleurs emprunté beaucoup d'accessoires à ce saint des petits-enfants : hotte, barbe, long gilet rouge, âne (ou renne)...Ainsi, il n'a pas été inventé par les américains mais son origine est bien religieuse même si on a oublié ce côté-là avec le temps.
La tradition des cadeaux varie aussi en fonction des pays. Dans le Nord de l'Europe, on se les offre le 6 décembre pour la Saint Nicolas. En Grêce, c'est au moment de l'Epiphanie lorsque les rois mages offrent des cadeaux à l'enfant Jésus.
Je ne prétends pas avoir de recettes pour concilier le mythe du père Noël et notre vision chrétienne de cette fête. J'essaye d'orienter mes enfants sur la notion du partage, de la pensée vers les autres, des souhaits d'amour et de joie à ceux qu'on aime, de ce temps d'attente avant la naissance du petit Jésus.
Je ne parle pas du père Noël à la maison. Je ne nie pas son existence (je risquerai de désillusionner ma fille par rapport à une autre autorité importante, l'école, et qu'elle se rende impopulaire auprès des copains de classe et leurs parents) mais je n'en parle pas. Elle m'en parle et je n'apporte pas "d'eau au moulin" comme on dit. J'oriente les fêtes sur d'autres choses.
J'explique Noël par les calendriers de l'Avent, par l'histoire de la Nativité. J'insiste sur le petit Jésus qui va naître cette nuit là. On fête l'anniversaire de Jésus et on se réjouit en s'offrant des cadeaux et en faisant un bon repas. On va à la messe le 24 au soir et le 25 au matin. Au final, le père Noël se retrouve n'être qu'un accessoire.
Par ailleurs, je n'ai jamais caché que les parents (grands-parents, oncles et tantes) offrent les cadeaux aux enfants. Ma fille dit que c'est le père Noël qui les apporte. Pourquoi pas? Tant qu'elle remercie bien tout le monde le jour de Noël. Elle-même, cette année, a fait un collier pour sa petite soeur pour lui offrir à Noël.
Une autre amie, qui est grand-mère depuis déjà plusieurs années, m'a raconté que ses petits enfants, qui ne croient plus au père Noël, ont toujours besoin de se raconter cette histoire. Il fait partie du folklore, il les a fait rêver et est synonyme de leur imaginaire d'enfant.
Que faire le jour où ils se poseront la question? Je crois que ce jour là, même avec un peu de tristesse, je lui drait que "oui, c'est vrai mais que c'est une jolie histoire comme toutes celles qu'on raconte avant de s'endormir".
Laissons les donc rêver ! Ils grandissent si vite...
EN VOUS SOUHAITANT UNE BELLE PREPARATION DE NOEL, BEAUCOUP DE BONHEUR EN FAMILLE
ET EN PENSEE TOUTE PARTICULIERE POUR CEUX QUI, MALHEUREUSEMENT, LE FETERONT SANS FAMILLE OU AMIS A LEURS COTES CAR CE DONT ON A LE PLUS BESOIN EN CES TEMPS CI, C'EST BIEN D'AMOUR